/Le plus vieux métier du monde est à mon sens celui de raconter des histoires. Depuis la nuit des temps, l’être humain doté d’intelligence a éprouvé ce besoin irrépressible de raconter sa journée, sa vie, sa vision du monde. Raconter, dire, témoigner, sortir de soi pour partager a toujours été vital pour l’homme en quête de sens. C’est dans cet esprit qu’est né l’art sacré. Peindre sur les murs des grottes, célébrer les éléments lors de rituels ou inventer des danses divines aux changements de saisons allaient participer de cet extraordinaire narration humaine vers la conscience. Les conteurs des premières heures de l’humanité relataient des histoires anciennes, des mythes chargés de mystères, créant ainsi de la fascination et un espace de réflexion et d’éveil. Les histoires servaient à narrer les légendes des origines et à redéfinir la place de l’être humain au cœur d’une nature complexe et périlleuse. Elles ouvraient l’espace de la conscience et celle du cœur, afin que chacun puisse grandir, évoluer et tirer des enseignements de ses expériences. Ces contes de vie représentaient aussi les premières écoles de sagesse du monde, où initiations, théâtre sacré et dialogue se mêlaient en une symphonie spirituelle et créative pour la communauté entière.
Quand je voyage, j’ai toujours cette pensée à l’esprit. Nous sommes tous des livres ouverts sur l’immense toile de la vie et chacun écrit sa partition unique et compose sa mélodie originale avec les notes de sa vie.
Chaque visage rencontré au détour d’un chemin porte les empreintes énergétiques de milliers d’histoires, traces autant tangibles qu’imperceptibles d’un chemin singulier, fait d’innombrables ramifications dans la grande spirale de la vie.
Chaque cœur a souffert, aimé, espéré, vibré, palpité.
Chaque regard a désiré, pleuré, rit, admiré, frémit.
Chaque être a connu des histoires folles, drôles, surréalistes, tragiques, sensuelles, fabuleuses, souffrantes et magiques.
Parfois dans le métro, je regarde les visages, ces livres ouverts sur l’âme de ces inconnus qui croisent mon chemin. J’imagine leurs joies, leurs peines, leurs blessures, leurs rêves, leurs fantasmes, leurs silences, leurs créations.
Chacun a une histoire sublime à raconter, un message magique à délivrer, une vérité vivante à révéler à la vie.
Nous sommes tous des conteurs, des poètes, des artistes de l’invisible.
Nous sommes tous scénaristes et acteurs de notre propre réalité.
Nous sommes de merveilleux écrivains et chaque jour, nous écrivons une page du grand roman de notre vie.
Prenons-en conscience. Raconter notre histoire, conter notre vie, réécrire notre destin.