Ecrire : une épopée alchimique de L’âme
Ecrire à partir de soi, de son histoire, de sa vérité, de sa sensibilité, de ses émotions, de son regard singulier, de son corps, de ses qualités, de ses talents, de ses dons, de ses défis, de ses souffrances est une plongée dans les profondeurs inexorables de notre psyché. On écrit toujours à partir de tout ce qui nous fait. C’est cela qui révèle notre valeur inestimable, notre beauté, notre originalité, notre lien à la vie. C’est notre prisme unique qui rend notre narration si précieuse comme irremplaçable.
Même si l’on écrit de la fiction ou si l’on tisse entre le réel et l’imaginaire, il se trouve que ce voyage à la rencontre de ce qui désire s’écrire, de ce qui brûle de jaillir et d’émerger à la surface de la conscience pour se déposer sur le papier, participe d’un processus alchimique très puissant
Par la voie du détour ou même en une douce légèreté, la lave trop longtemps contenue se fraye un passage, incandescente, rougeoyante, saisissante, flamboyante et inattendue…Elle jaillit du cratère fumant du volcan et se déverse sur les prairies arides des déserts de l’âme. Mais sur son passage, elle fertilise les terres endormies, oubliées, où des promesses de fleurs sauront s’épanouir au prochain printemps…
Ecrire est un acte alchimique. Une profonde métamorphose est à l’œuvre. C’est une magie où l’âme agit. On œuvre à libérer l’or caché, tapis dans l’ombre, étouffé par le plomb. En transformant les composantes, les alliages et les métaux, on met au jour la lumière scintillante du joyau qui repose à l’intérieur. En ce sens, écrire, c’est mettre des mots sur les ombres et les blessures et extraire des profondeurs les trésors enfouis à la lumière de la conscience. Ecrire, c’est guérir en douceur et en volupté. Ecrire, c’est transmuter le plomb en or. Ecrire, c’est se libérer des empreintes mémorielles souffrantes et guider son âme vers la lumière de la guérison.